La randonnée est alors relativement simple mais peut être entravée par la présence durant l'été d'une végétation basse mais très dense, classique des milieux alpins exposés au sud, ainsi que par la pente qui se raidit de plus en plus à mesure que l'on approche de la falaise.

Arrivé en bas du Couloir Chapleu, on commence à poser les mains pour cheminer rocher après rocher jusqu'aux deux tiers du couloir. Certains passages (2m max) peuvent être considérés comme de l'escalade en 3a/b, d'autres sont équipés de cordes fixes (dynamiques). L'exposition lors de la progression est assez élevée mais la sensation de vide est relativement peu présente. Arrivé au dernier tiers du couloir, la voie normale (conseillée) bifurque sur l'arrête à droite à hauteur du grand surplomb herbeux (le marteau) et remonte le long de l'arrête jusqu'au sommet, mais il est possible de continuer à progresser dans le couloir, comme le montre le tracé de l'itinéraire (déconseillé). Cette variante dangereuse chemine au milieu d'un pierrier extrêmement exposé (pente à 35/40° environ) en surplomb du couloir, dans lequel toute glissade est à minima gravissime voire mortelle. Les options d'ancrage sont limitées et aucun sentier n'existe.

Arrivé au sommet de la falaise, on suit les quelques petites sentes qui nous emmènent au Col de Barmerousse, duquel part l'itinéraire pour le sommet de l'Aiguille de Varan, parfaitement balisé. On progresse alors dans un pierrier bien moins scabreux et bien plus rassurant que celui du Couloir Chapleu, jusqu'à traverser horizontalement une large vire herbeuse sous la barre rocheuse sommitale. Il ne nous reste alors plus qu'à s'engouffrer dans la roche pour découvrir une petite cheminée (3m) dans laquelle il est nécessaire de se hisser à l'aide d'un petit pas en 3b/3c ou de la corde fixe placée à cet effet (pas toujours en bon état), voire même les deux. De là, il ne reste plus qu'à rejoindre le sommet soit par la droite (facile), soit par la gauche, ce dernier choix étant plus aérien et exposé et présentant une courte partie en rochers à escalader (3a).

La vue du sommet s'étend alors par beau temps d'un bout à l'autre de la Vallée de l'Arve, et bien entendu sur la quasi-totalité du majestueux Massif du Mont-Blanc.

La descente (longue et éreintante) se fait par la voie normale de l'Aiguille de Varan depuis le Refuge de Varan, avant de rejoindre les chalets de Cural.